
đžđ Mon expĂ©rience en cours collectif avec Ji-Hyon đđž
RĂ©cit de Marjorie â danseuse passionnĂ©e, Ă©lĂšve du monde et Ă©ternelle amoureuse de la culture đâš
Aujourdâhui, jâai participĂ© au cours collectif de danse que donne Ji-Hyon avec trois autres Ă©lĂšves đž.
Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, je redeviens une Ă©lĂšve au mĂȘme titre que les autres đ.
Câest une position que je nâavais pas vĂ©cue depuis longtemps, et qui mâa rappelĂ© ce que signifie apprendre avec humilitĂ©, curiositĂ© et joie đ«.
Je me suis retrouvĂ©e entourĂ©e dâenfants đ§đ§ â leur spontanĂ©itĂ©, leur Ă©nergie et leur enthousiasme apportent une lumiĂšre particuliĂšre au cours.
Ce fut un vrai plaisir de partager cet instant avec eux, de sentir cette innocence du mouvement et la joie simple dâapprendre ensemble đ.
đ· Une pensĂ©e pour Simone Jacques-Yahiel đ·
Pendant ce cours, une pensĂ©e mâa traversĂ©e đ.
Elle allait vers Simone Jacques-Yahiel, mon ancienne professeure de danse.
Simone a vĂ©cu la guerre et a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e dans le camp de RavensbrĂŒck đïž.
AprĂšs sa libĂ©ration, elle a consacrĂ© sa vie Ă la danse, enseignant Ă Helsinki, Anvers, Avesnes-sur-Helpe et dans bien dâautres lieux.
Une femme dâune immense force, une Ăąme dâartiste et de transmission đžâš.
Elle mâa tant appris : la rigueur, la passion, la curiositĂ© culturelle, mais aussi la force de continuer Ă danser malgrĂ© les blessures de la vie đ.
Câest en pensant Ă elle que jâai rĂ©alisĂ© Ă quel point la danse est un langage universel, capable de traverser les Ă©poques, les frontiĂšres et les douleurs pour relier les ĂȘtres humains đđ«.
đž Quarante ans de danse⊠et toujours Ă©lĂšve đž
Il faut imaginer : cela fait plus de quarante ans que je pratique la danse đ, et pourtant, chaque cours mâapprend encore quelque chose de nouveau.
Participer Ă ce cours collectif avec Ji-Hyon, câest redevenir Ă©lĂšve, retrouver cette position dâapprentissage que jâavais un peu oubliĂ©e, et ressentir la joie pure de dĂ©couvrir Ă nouveau đ.
Ce cours mâa rappelĂ© que la danse est un hĂ©ritage vivant âš.
On apprend, on transmet, on partage. Chaque pas que jâapprends aujourdâhui est un lien invisible avec celles et ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s.
Ătre Ă©lĂšve Ă nouveau, câest aussi honorer la chaĂźne de la transmission, ressentir la beautĂ© de ce lien entre les gĂ©nĂ©rations, et danser avec gratitude đđž.
â Marjorie đđ·
đ· Hommage Ă Simone Jacques-Yahiel đ·
Professeure de danse, rĂ©sistante, et tĂ©moin dâune Ă©poque dâombre et de lumiĂšre,
Simone Jacques-Yahiel a traversĂ© lâhorreur des camps de RavensbrĂŒck et de Beendorf,
avant de consacrer sa vie Ă lâart et Ă la transmission.
Ancienne Ă©lĂšve de lâOpĂ©ra, arriĂšre-petite-cousine de la « danseuse de quatorze ans » de Degas,
elle fut aussi lâauteure de Ma raison dâĂȘtre, un tĂ©moignage dâespĂ©rance et dâamour de la vie.
Dans son livre, elle rend hommage Ă sa famille engagĂ©e dans la RĂ©sistance, Ă ses bienfaiteurs â
lâabbĂ© Franz Stock, les pĂšres Fischer et Loslever, et le pĂšre Dominique Pire (prix Nobel de la paix 1958) â
ainsi quâĂ tous ceux qui ont cru que la danse et la culture pouvaient encore sauver des Ăąmes.
Son Ćuvre, son courage et son humanitĂ© continuent dâinspirer des gĂ©nĂ©rations dâartistes et dâĂ©lĂšves đ.
« MĂȘme au cĆur des tĂ©nĂšbres, il nous reste la lumiĂšre du mouvement.
Danser, câest dire au monde que la vie continue, que la beautĂ© existe encore,
et que la liberté, parfois, se conquiert en un pas. »
Citation inspirée librement de la pensée et de la vie de Simone Jacques-Yahiel, professeure de danse et résistante.
En hommage Ă son livre Ma raison dâĂȘtre et Ă son hĂ©ritage transmis avec amour. đž